Espèces de poisson dans le lac:
Meunier noir (Catostornus commersoni)
Omble de fontaine (Salvelinus fontinalis)
Crapet roche (Ambloplites rupestris)
Méné de lac (Couesius plumbeus)
Chatte de l’est /méné jaune (Notemigonus crysoleucas)
Accessibilité: Automobile
Présence d’un O.M.P: Oui , une chute de 3 m à 1’ émissaire du lac en aval

Tableau 5 Calculs volumétriques du lac Bérubé (section A)

Pêche expérimentale

La communauté itchyenne du lac Bérubé est très complexe et composée de nombreux compétiteurs à l’omble de fontaine comme le crapet de roche (7 individus/unité d’effort) ((Scott et Crossman, 1974) et surtout, le meunier noir (41 individus/unité d’effort) (Lapointe 1996)

Au niveau des mécanismes impliqués dans la compétition interspécifique. les travaux de Magnan (1989), sur les populations naturelles, ont démontré que le mulet et le meunier se nourrissent davantage de zooplancton, forçant l’omble de fontaine à s’alimenter de zooplancton, une ressource apparemment moins énergique (Lapointe, 1996). L’effet de la compétition se fait donc sentir au niveau de l’alimentation et, par conséquent, cela à des effets sur le taux de croissance et de condition des ombles. Les mécanismes responsables sont liés aux comportements alimentaires et à la morphologie. L’omble tend à sélectionner les plus grosses proies de la ressource, alors que le meunier filtre les sédiments, se nourrissant ainsi de l’ensemble des proies disponibles. De plus, la morphologie de la bouche du meunier. comparativement à celle de l’omble favorise nettement le meunier pour se nourrir sur le fond (Lapointe. 1990).

La présence de ce poisson dans un plan d’eau provoque la diminution de 30 à ^7O% du rendement en ombles de fontaine, et ce, directement par l’introduction de cette espèce (Magnan et ai, 1990 Tremblay. 1988). La provenance de ces poissons indésirables proviendrait de l’utilisation de poissons vivants comme appâts pour la pêche sportive dans le passé (Tremblay. 1988). En rejetant à l’eau après leur pêche, les appâts non utilisés, les pêcheurs ont non seulement ensemencé le plan d’eau qu’il venait de pêcher. mais également l’ensemble du bassin hydrographique (Tremblay, 1988). De cette façon, les lacs en amont et en aval du lac Bérubé sont contaminés par le meunier noir.

De plus, le meunier peut utiliser le même substrat de frai que l’omble de fontaine, donc, en aménageant pour l’omble on favorise également le meunier.

Finalement, la présence du méné de lac (45 individus/unité d’effort) et du méné jaune (57

individus/unité d’effort) à l’intérieur du lac Bérubé peut être considéré comme bénéfique pour les

salmonidés car ces poissons sont utilisés comme poisson fourrage (Scott et Crossman, 1974;

Bernatchez et Giroux, 1991).

Les conditions physico-chimiques du lac Bérubé seraient idéales pour l’établissement dune population naturelle d’omble de fontaine. Cependant, la présence du meunier et le fait que ce plan d’eau soit sur un territoire non structuré font en sorte qu’il n’y a rien que l'on puisse suggérer pour augmenter la production naturelle d’omble de fontaine. La seule option est d’ensemencer de gros individus et de les pêcher selon une exploitation de type dépôt-retrait.

De plus, il faudrait porter une attention particulière au développement résidentiel autour du lac afin de s’assurer du respect des règlements concernant les fosses septiques. Bien que le lac ne montre pas de signe d’eutrophisation marqué, l’apport de phosphate et de nitrate provenant des installations septiques pourraient accélérer le processus de vieillissement et ainsi causer plusieurs désagréments aux résidents et

à la population itchyenne du lac Bérubé.

Fin.